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Jeux de mots et histoire d'eau
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Jeux de mots et histoire d'eau
Le texte qui suit et l'oeuvre d'un auteur, compositeur et interprete. Jean-Baptiste Veujoz, connu sur Lyon, mais trop peu connu chez nous ou sur Paris.
Il a écrit ce texte pour l'ouverture des concerts de sa tournée, One man chauve (ou presque). J'y étais hier soir à Paris.
Je vous laisse apprécier la maitrise des mots...
La finance à l’eau
Avant, on se la coulait douce, heureux de vivre en eaux vives, vapeur de rien dans le quotidien des eaux courantes, très sûrs de nos ceintures noires de jeu d’eau. L’eau était douce et, sur la rive, hier, nous attendait l’autre, un bouquet de fleuve à la main et le reflet dans l’eau claire de la lune. On avait le luxe lacustre et l’argent joyeux jaillissait, le fric affleurait dans chaque filon, libérant des cataractes d’actions, arrosant la rose, aspergeant l’asperge diluant la douleur dans l’eau de riche. Il y en avait des dizaines, des fontaines, des fontaines de billets, des tourbillons de dollars !
Alors, tous nous avons bu, les petits boissons comme les grosses lagunes, même la rivière ouvrière s’en était assagie, révérant le veau d’or, même si les veaux d’or mentent…Mais tout le monde disait : « Ca coule de bourse » alors on a laissé couler.
Et puis, voilà qu’un jour, les capitaux s’embouteillèrent et on commença à se faire du mauvais sou, dans le marais publique. Les bourses plongeant, les économistes mirent de l’eau dans leur divin. Dans la mare aux anars, on murmurait, on susurrait, et des sons suintaient, des signes sourdaient… Alors, évidement, nos bergers barges, baignés des bobards de cambistes imbibés nous réconfortèrent : « Rassurez-vous, voyons ! N’ayez pas le teint si terne, ce n’est qu’un coup de pompe passager ! Les canalisations vont se déboucher, à condition que vous turbiniez toujours, car en cas de remous, malheureux les mous ! Ne gaspillez pas votre vile salive en suc gâche fric et gardez le barrage au ventre ! Et s’il vous reste dix sous à dissoudre, dissolvez ! Ca fluidifie les marchés. CAPITO ? » En gros, c’était rentre-dans-le-rang-ou-direct-au-torrent.
Ceci dit, nous, pris dans la conduite forcée, avons-nous bien le choix ? Alors on a attendu, accroupis dans l’eau croupie cramponnant nos roupies et nos visas vaseuses. L’autre, en eaux troubles, nous regardait l’air de dire « C’est lui qui se fera siphonner, pas moi ! ». Mais on a pas eu beaucoup de temps a attendre : La mise en pluie s’est faite ondée croissante, résurgence de l’urgence, c’est tout à coup toute une foule qui coule, le monde entier en carafe, la croissance en bidon, c’est la cataracte financière, le dollar dilué, les veaux d’or voguent à vau l’eau, la cascade 40 emportée par les eaux fermusineuses,… Les ouvriers ? On leur laissera le choix des larmes et on les payera en pièces d’eau !
Voilà donc où on en est, pris dans l’inondation. Seuls, au dessus des autres, les aqueducs et aqueduchesses semblent étrangers au bouillonnement… Alors on leur fait remarquer notre noyade, qu’il s’agirait pas de nous rendre pour des cruches, on réclame un meilleur partage des eaux, mais ils nous disent que nos désirs sont des désirs datés dont on abreuverait les bœufs ! Mais les bœufs peuvent devenir un jour des torrents en ragés et refuser de se laisser lavoir ! C’est vrai mes frères qui croupissez dans un violon, vous dont le blé est sous la grêle, déployez l’étang d’art ! Pas de la lavage à la vache, immergez les bergers et leur bave suave ! Noyons leurs naïades, leurs divines ondines !
Gageons qu’un jour se lèvera un robinet des bois pour décapiter leur capital hydrocéphale et leur prendre le goulot de la bouche ! Et quand enfin, on se sera débarrassé des fardeaux des friqués, on pourra construire un monde humidéal, loin des eaux sulfureuses, et quand tout sera enfin calmé, on pourra enfin s’asseoir sur la douce éco-chaise.
Jean-Batiste Veujoz
Il a écrit ce texte pour l'ouverture des concerts de sa tournée, One man chauve (ou presque). J'y étais hier soir à Paris.
Je vous laisse apprécier la maitrise des mots...
La finance à l’eau
Avant, on se la coulait douce, heureux de vivre en eaux vives, vapeur de rien dans le quotidien des eaux courantes, très sûrs de nos ceintures noires de jeu d’eau. L’eau était douce et, sur la rive, hier, nous attendait l’autre, un bouquet de fleuve à la main et le reflet dans l’eau claire de la lune. On avait le luxe lacustre et l’argent joyeux jaillissait, le fric affleurait dans chaque filon, libérant des cataractes d’actions, arrosant la rose, aspergeant l’asperge diluant la douleur dans l’eau de riche. Il y en avait des dizaines, des fontaines, des fontaines de billets, des tourbillons de dollars !
Alors, tous nous avons bu, les petits boissons comme les grosses lagunes, même la rivière ouvrière s’en était assagie, révérant le veau d’or, même si les veaux d’or mentent…Mais tout le monde disait : « Ca coule de bourse » alors on a laissé couler.
Et puis, voilà qu’un jour, les capitaux s’embouteillèrent et on commença à se faire du mauvais sou, dans le marais publique. Les bourses plongeant, les économistes mirent de l’eau dans leur divin. Dans la mare aux anars, on murmurait, on susurrait, et des sons suintaient, des signes sourdaient… Alors, évidement, nos bergers barges, baignés des bobards de cambistes imbibés nous réconfortèrent : « Rassurez-vous, voyons ! N’ayez pas le teint si terne, ce n’est qu’un coup de pompe passager ! Les canalisations vont se déboucher, à condition que vous turbiniez toujours, car en cas de remous, malheureux les mous ! Ne gaspillez pas votre vile salive en suc gâche fric et gardez le barrage au ventre ! Et s’il vous reste dix sous à dissoudre, dissolvez ! Ca fluidifie les marchés. CAPITO ? » En gros, c’était rentre-dans-le-rang-ou-direct-au-torrent.
Ceci dit, nous, pris dans la conduite forcée, avons-nous bien le choix ? Alors on a attendu, accroupis dans l’eau croupie cramponnant nos roupies et nos visas vaseuses. L’autre, en eaux troubles, nous regardait l’air de dire « C’est lui qui se fera siphonner, pas moi ! ». Mais on a pas eu beaucoup de temps a attendre : La mise en pluie s’est faite ondée croissante, résurgence de l’urgence, c’est tout à coup toute une foule qui coule, le monde entier en carafe, la croissance en bidon, c’est la cataracte financière, le dollar dilué, les veaux d’or voguent à vau l’eau, la cascade 40 emportée par les eaux fermusineuses,… Les ouvriers ? On leur laissera le choix des larmes et on les payera en pièces d’eau !
Voilà donc où on en est, pris dans l’inondation. Seuls, au dessus des autres, les aqueducs et aqueduchesses semblent étrangers au bouillonnement… Alors on leur fait remarquer notre noyade, qu’il s’agirait pas de nous rendre pour des cruches, on réclame un meilleur partage des eaux, mais ils nous disent que nos désirs sont des désirs datés dont on abreuverait les bœufs ! Mais les bœufs peuvent devenir un jour des torrents en ragés et refuser de se laisser lavoir ! C’est vrai mes frères qui croupissez dans un violon, vous dont le blé est sous la grêle, déployez l’étang d’art ! Pas de la lavage à la vache, immergez les bergers et leur bave suave ! Noyons leurs naïades, leurs divines ondines !
Gageons qu’un jour se lèvera un robinet des bois pour décapiter leur capital hydrocéphale et leur prendre le goulot de la bouche ! Et quand enfin, on se sera débarrassé des fardeaux des friqués, on pourra construire un monde humidéal, loin des eaux sulfureuses, et quand tout sera enfin calmé, on pourra enfin s’asseoir sur la douce éco-chaise.
Jean-Batiste Veujoz
titi28graal- Messages : 40
Date d'inscription : 28/03/2008
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